- ESPRIT EVASION -
Dans tes 100 km : un nouveau regard sur les vacances, le voyage et l'évasion
En deux mois d’enfermement imposé, nous avons appris à nous évader autrement. Virtuellement, depuis son canapé à travers lectures, films, séries et réseaux sociaux. Depuis son frigo en explorant ses goûts culinaires et des associations alimentaires parfois surprenantes. Depuis son balcon, le regard perdu quelque part entre les nuages et le haut des immeubles. Nous avons appris à poser un regard neuf sur notre rayon familier et à user de notre créativité pour ne pas succomber à la lassitude et au syndrome du hamster confiné.
Entre sédentarité contraignante, rêveries, nouvelles inspirations et aspirations, sans doute que le confinement aura chez beaucoup d’entre nous renforcé notre besoin de liberté, d’évasion et de nouveaux horizons.
Les belles journées arrivent à grand pas, le soleil chauffe à travers nos fenêtres et nous voici dans la frustration de ne pas savoir où, quand, ni comment bouger, s’évader et se faire plaisir cet été. Déplacements limités, frontières fermées, distanciation sociale, congés perdus, réouverture incertaine à ce jour pour les cafés, restaurants et sites touristiques…
Dans ce contexte exceptionnel, nous devons accepter que toute tentative de partir vivre des vacances “normales” ou de s’envoler vers des destinations exotiques dans les mois – voire les années – qui suivent sera très certainement compromise. Mais accueillons aussi toute opportunité pour se procurer des instants d’évasion et se faire du bien en ces temps perturbés.
Profitons-en pour revoir notre champ des possibles et réinventer le voyage près de chez nous…
Désormais, pour les trois prochaines semaines au moins, notre nouvel horizon de découvertes se définit dans un rayon de 100 km à vol d’oiseau depuis le pas de sa porte. Du déjà vu, déjà connu ? Tu ressens peut-être un peu de blasattitude à devoir passer tes vacances dans ce cercle restreint. Tu as peut-être l’impression d’en avoir fait le tour…
Vraiment ?
Par simple calcul de pi x rayon², soit 3,14 x 100² , cela fait une surface de 31 400 km² à explorer – un peu moins si on habite sur la côte, et encore moins à Hendaye ou à Banyuls-sur-Mer (je compatis…) mais cela ouvre tout de même un immense terrain d’exploration et de possibilités. C’est quand même appréciable pour le citadin qui a vécu cloîtré entre ses quatre murs depuis deux mois avec une aire de jeu potentiel d’un rayon de 1 km.
Moi-même – malgré mon statut de professionnelle dans le tourisme local – je m’aperçois que je suis à mille lieues de “tout connaître” dans mon rayon, autant au niveau culturel qu’au niveau des paysages et activités qui constituent les multiples identités de notre territoire local.
D’ailleurs, je me sens plutôt gâtée dans mes 100 km. Si comme moi tu habites en région bordelaise, ce qui est génial c’est qu’on peut partir dans n’importe quelle direction et se retrouver dans des univers complètement différents : océan, lacs, vignes, champs, marais et forêts, presque tout est possible !
Tu as sans doute déjà entendu cet adage qui dit que “le voyage est le chemin et non la destination”, que l’on trouve aujourd’hui décliné sous toutes formes et imprimé sur t-shirts et objets de déco…. Il y a du vrai là-dedans.
Le voyage ne se limite pas à la question de “où” (la destination), mais a davantage de signification dans son “comment” (le chemin). Notre manière de nous déplacer, notre perception et interprétation de l’environnement qui nous entoure, les rencontres – éphémères ou non, les moments imprévus et atypiques, les nouvelles découvertes et sensations, petits plaisirs et instants de gratitude… Voilà ce qui fait l’essence du voyage grand V. Je suis convaincue que tout ceci on peut le créer près de chez nous.
Dans un contexte inédit et inhabituel, proscrivant la possibilité de vacances “normales”, de mobilité sans frontières et de consommation illimitée, c’est à nous d’imaginer des vacances, voyages et “coupures” près de chez nous, qui peuvent nous procurer des sensations de liberté, de dépaysement et de bien-être.
Créons ces moments privilégiés dans nos 31 400 km2 et essayons justement de faire quelque chose de différent, “d’extra-ordinaire”.
Peut-être que l’on retrouvera ainsi le vrai sens du voyage, loin du voyage de consommation et du tourisme de masse…