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Bivouac et camping sauvage : autorisé ou pas ?
Avant de faire l’état des lieux des craintes lorsqu’il s’agit d’aller passer une nuit dehors, réglons dans un premier temps celle de se faire réveiller par un gendarme ou un propriétaire pas content ! La question épineuse de la légalité du camping sauvage et du bivouac mérite un éclaircissement – qu’en est-il ?
Qu’est-ce qu’un bivouac au juste ?
Petite précision, ici nous évoquerons avant tout les règles sur le territoire français – la réglementation étant bien différente dès lors que nous traversons la frontière, notamment en Espagne ou en Italie – sachant que le bivouac se définit comme suit :
Le bivouac est un campement temporaire, léger et sommaire, établi pour une seule nuit dans un endroit peu ou pas aménagé. Il est notamment installé en pleine nature par les personnes pratiquant des activités sportives itinérantes (randonnée, vélo, canoë/kayak…) qui poursuivent leur aventure le lendemain.
A distinguer du camping, qui sous-entend un campement un peu plus étendu et établi, généralement un peu plus proche des villes et pratiqué par des personnes passant plusieurs nuits au même endroit (souvent avec des véhicules motorisés).
Qu'en dit la législation française ?
En général, la législation est plus souple dans le cadre du bivouac simple et léger que dans celui du camping sauvage. Il peut toutefois être judicieux de prendre connaissance de la réglementation officielle avant de se lancer. Les paragraphes suivants, qui concernent le camping sauvage, sont extraits du site service-public.fr :
“Le camping sauvage, c’est-à-dire pratiqué isolément et hors d’un terrain aménagé, est autorisé à la condition d’obtenir l’accord du propriétaire du terrain, mais dans certains lieux, il est interdit.
Interdictions générales
Il est interdit de camper, même temporairement :
- Sur les routes et les voies publiques
- Dans les sites naturels classés ou en instance de classement
- Dans les sites patrimoniaux remarquables classés
- Aux abords des monuments historiques
- Sur les rivages de la mer
- À moins de 200 m des points d’eau utilisés pour la consommation
Attention : ces interdictions s’appliquent même si le terrain n’est pas un lieu public.
Interdictions locales
La pratique du camping, en dehors des terrains de camping, peut être interdite par le maire sur toute zone publique. L’interdiction peut être temporaire ou permanente. Elle peut être prise pour des motifs environnementaux, commerciaux, esthétiques ou de sécurité et de salubrité publiques.
Le public en est informé par :
Affichage en mairie
Et par un panneau placé aux points d’accès habituels de la zone interdite.”
En théorie, la réglementation paraît à peu près claire, en pratique elle l’est beaucoup moins ! Sur le terrain il n’est pas évident de savoir si l’on est sur zone publique, une zone privée, sur un site naturel classé ou protégé… Bien que les règles sembleraient en général plus souples pour un bivouac d’une nuit établi respectueusement, l’idéal pour être en règle serait de faire ses recherches en amont et d’appeler les mairies ou propriétaires des terrains concernés afin de demander l’autorisation. On peut également s’informer auprès des Parcs Naturels Régionaux ou Parcs Nationaux.
Dans la région
Dans le Parc national des Pyrénées le bivouac est autorisé entre 19h et 9h à plus d’une heure de marche des limites de la zone cœur du parc (zone de haute protection de la nature) ou d’un accès routier. Des aires de bivouac sont installées sur certains sites et à proximité de refuges.
En Nouvelle-Aquitaine, il existe aujourd’hui trois parcs naturels régionaux : le PNR des Landes de Gascogne, le PNR Périgord-Limousin et le PNR Médoc. En outre, dans les Pyrénées, nous pouvons également rajouter le PNR des Pyrénées Ariégeoises et le PNR des Pyrénées Catalanes.
Quant aux sites naturels classés, ils sont très nombreux !
Respect, bon sens et quelques conseils
En pleine activité itinérante, le lieu du bivouac a tendance à s’improviser en fonction de notre avancée et des conditions du jour. Il est donc difficile d’anticiper à l’avance le spot exact de notre étape nocturne, et donc de demander les autorisations.
Au-delà du respect de la législation, il s’agit évidemment de faire preuve de bon sens et de respect tout court pour passer une nuit en toute tranquillité sans perturber d’autres personnes, et sans déranger la nature.
Ainsi, mes premiers conseils :
- Rester discret, éviter les espaces à découvert et les chemins
- Installer si possible son “camp” à la tombée de la nuit et remballer la tente au lever du jour, tout en veillant à ne pas trop s’étaler – il est préférable de ne pas utiliser les arbres comme porte-vêtements, ni de tapisser le sol avec ses affaires ;
- Appliquer la philosophie “leave no trace”, c’est à dire ne pas laisser de trace de son passage et quitter l’endroit comme il a été trouvé ; ne pas polluer, piétiner les plantes…
- Eviter les terrains de chasse (notamment en saison !) et les couloirs d’animaux visibles par les traces ;
- Respecter la réglementation par rapport au feu (en France, interdit de faire un feu à moins de 200 m des bois, forêts, plantations, landes, maquis et garrigues pour les personnes autres que les propriétaires et leurs ayant-droit).